Mon parcours"Je suis fière d'avoir montré que nous avons des ressources cognitives générales qui sont utilisées pour plusieurs tâches, d’avoir contribué à comprendre le multitasking."
Je suis chercheuse en psychologie cognitive et développementale à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève et fais de la recherche sur la mémoire à court terme chez l’humain.
Ce qui me passionne. Trouver une approche, une expérience, une tâche qui permettra de répondre à nos questions clef : pourquoi oublie-t-on si vite et quelles stratégies met-on en place pour contrecarrer cet oubli ? C’est une question de base qui a été étudiée depuis longtemps mais à laquelle on ne sait toujours pas vraiment répondre. L’idée de pouvoir aider à trouver la réponse me passionne énormément. Et de pouvoir comprendre pourquoi nous n’arrivons pas à avoir des pensées plus complexes en tant qu’être humain ; et de transmettre ces connaissances aux étudiant-e-s et aux professionnels-les.
Mon parcours. J’ai commencé mes études en psychologie (en Belgique) car je voulais devenir psychologue pour aider les enfants troublés. Cependant, en deuxième année d’études, j’ai eu un cours sur la psychologie cognitive qui m’a fait réaliser qu’il y a beaucoup de questions de base sur la cognition qui restent à clarifier (p.ex., comment fait-on les calculs, comment peut-on maintenir des informations, comment construit-on des phrases, etc.) et notre professeur nous a fait comprendre que nous pourrions construire des expériences, de futures contributions à la littérature, à nos connaissances fondamentales. Je me suis alors promise de viser ce type de carrière, à condition d’avoir des très bonnes notes lors de cette deuxième année. Ce fut le cas et j’ai donc choisi l’option recherche en master. Ensuite les bourses du Fond National Suisse (FNS) qui ont toujours pris en compte le fait que j’ai eu des enfants en cours de carrière.
Un bémol, des obstacles ? L’incertitude du marché du travail dans le monde académique. Ensuite, le constat qu’il y a certes beaucoup d’étudiantes (plus de 80%), et encore pas mal de femmes au niveau doctoral, mais que leur nombre diminue dès le niveau post-doc et est infime au niveau de professeur-e. Je pense qu’il est parfois difficile de combiner les exigences de mobilités et de publications avec une famille. De plus, pour l’instant, ce sont surtout des hommes «âgés» qui prennent les décisions et qui embauchent.
Je suis fière d’avoir collaboré avec plusieurs laboratoires, même avec des chercheurs et chercheuses qui ne partagent pas du tout mon point de vue théorique. De cerner quelle technique pourra nous aider à répondre à nos questions. D’avoir montré que nous avons des ressources cognitives générales qui sont utilisées pour plusieurs tâches, d’avoir contribué à comprendre le multitasking. De pouvoir promouvoir la science ouverte en Suisse.
La cognition
Anik de Ribaupierre et Jean Piaget.
Lean in (Sheryl Sandberg)
D’autres femmes qui font de la recherche de haut niveau en psychologie cognitive et en psychologie développementale, tout en ayant des enfants.
Le cerveau
Le bleu marine