Daphné Bavelier

1966

Professeure à l’Université de Genève (UNIGE), Genève

Situation professionnelle en 2019

"Ce qui me passionne, c’est de comprendre les bases biologiques/neuronales de nos comportements, d’étudier l’impact des nouvelles technologies sur le cerveau et l’esprit."

Mon parcours

Je suis professeure ordinaire en neurosciences cognitives à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation depuis 2011. Dans ma recherche, j’étudie comment le cerveau s’adapte à l’évolution, soit par nature – par exemple, à la surdité, soit par l’entraînement – par exemple, suite au fait de jouer à des jeux vidéo. Je montre que jouer à des jeux vidéo d’action – généralement considérés comme abrutissants – a des effets bénéfiques sur plusieurs aspects du comportement. Exploitant ce résultat inattendu, mon laboratoire étudie comment les nouveaux médias, tels que les jeux vidéo, peuvent être un levier pour favoriser l’apprentissage et la plasticité du cerveau. Je suis également co-fondatrice et fais partie des scientifiques qui conseillent Akili Interactive, une compagnie qui développe des jeux vidéo thérapeutiques. Je participe aussi à des comités d’expertise pour le World Economic Forum, tel que le projet New Vision for Education : Unlocking the potential of technology, et plus récemment le Council for Human Enhancement.

Ce qui me passionne, c’est de comprendre les bases biologiques/neuronales de nos comportements, d’étudier l’impact des nouvelles technologies sur le cerveau et l’esprit. La possibilité de découvrir de nouveaux domaines à tout moment, l’échange intellectuel entre collègues et le challenge d’être constamment dans l’inconnu.

Mon parcours. Je suis arrivée là où je suis grâce à une découverte inattendue alors que j’étudiais la plasticité cérébrale chez les individus nés sourds. Et puis grâce aussi à l’appui de collaborateurs et collaboratrices fantastiques au moment où ma carrière se développait. Formée en biologie à l’Ecole Normale Supérieure de Paris, j’ai obtenu un doctorat en Brain and Cognitive Sciences au MIT, Boston, et me suis formée à la plasticité dans le cerveau humain au Salk Institute, San Diego. J’ai d’abord établi mon laboratoire dans le Département de Neurologie à l’Université de Georgetown, avant de passer en 1999, au Département des Sciences Cognitives et du Cerveau à l’Université de Rochester.

Un bémol, des obstacles ? Rester humble devant la complexité du cerveau et de ses fonctionnements. Mon domaine reste à définir, il est extrêmement interdisciplinaire (neurosciences, psychologie, éthique, intelligence artificielle), incluant des disciplines avec très peu de femmes et d’autres avec plus de femmes.

Je suis fière d’avoir montré comment de nouvelles technologies, telles que les jeux vidéo, peuvent être utilisées pour augmenter la plasticité cérébrale et l’apprentissage.

À la Proust

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Au-delà de votre profession

La vie !

Des personnes qui vous inspirent

Simone Veil et Barak Obama.

Un livre & un film

Candide (Voltaire) et les vidéos autour des premiers pas de l’homme sur la lune.

Un modèle

Le modèle le plus courant en neurosciences qui considère le cerveau comme une machine à prédire.

Un objet

Les montagnes

Une couleur

Le rouge

Un rêve

Pouvoir se dissoudre dans la nature et se transporter instantanément d’un point à l’autre.