Mon parcours"De façon générale, ma famille a été peu conventionnelle, ce qui m’a donné le courage de ne pas trop me soucier de ce que pensent les autres."
En tant que professeure de droit constitutionnel à la Faculté de droit de mon université, je m’investis dans l’enseignement et la recherche dans ces domaines, en particulier dans celui des droits humains. A titre d’activité accessoire, je suis membre de l’Assemblée du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de la Commission fédérale contre le racisme (CFR).
Ce qui me passionne. Pouvoir toujours découvrir de nouvelles choses, apprendre en continu, pouvoir me pencher sur des questions de société en espérant apporter une modeste contribution ; le contact et l’échange avec des jeunes personnes fortement motivées et curieuses (à savoir les étudiant-e-s et assistant-e-s).
Mon domaine d’enseignement et de recherche – les droits humains – me motive d’autant plus que ces droits doivent continuellement être défendus, réaffirmés et adaptés pour protéger les intérêts les plus centraux de la personne humaine, et surtout des minorités «peu populaires». Je vois donc un sens clair dans mes activités.
Mon parcours. L’offre de postes (assistante puis maître assistante) par le Prof. Thomas Cottier de l’Université de Berne a été décisive pour ma carrière. Et puis le message clair qu’il m’a envoyé que j’avais un potentiel académique. Je sentais qu’il croyait en moi et m’apprenait à ne jamais baisser les bras. Ma mère a aussi joué un rôle important en m’encourageant à me lancer dans une carrière académique, et en me donnant le conseil de mener mes études et projets de l’avant dans de bons délais.
J’ai pu compter sur des appuis dans le monde académique et dans ma famille. Ma mère et ma grand-mère sont des personnalités fortes et indépendantes, qui m’ont toujours encouragée et ont été de vrais modèles. Une anecdote familiale est la décision de ma grand-mère, à l’âge de 11 ans, de s’inscrire pour les examens d’entrée au gymnase, ceci à l’insu de ses parents, qui s’opposaient à ce projet, et en défiant son enseignante de classe qui estimait que les femmes n’avaient pas besoin d’une formation gymnasiale. Mon père a été un vrai libéral, qui aimait le débat et m’encourageait à défendre mes opinions. Il était toujours fier de moi. De façon générale, ma famille a été peu conventionnelle, ce qui m’a donné le courage de ne pas trop me soucier de ce que pensent les autres.
Un bémol, des obstacles ? De ne pas avoir plus de temps pour ma famille et pour écrire un ouvrage. La difficulté de concilier la vie professionnelle et familiale reste à mon sens un obstacle majeur, qui peut avoir un aspect décourageant bien avant qu’on fonde une famille. A cela s’ajoute souvent un manque d’assurance, et des réactions stéréotypées qui agissent au détriment des femmes.
A Genève, j’étais la première femme à être nommée dans mon domaine, et je reste dans un département largement masculin. Dans une perspective comparative, je constate qu’il y a de plus en plus de chercheuses dans le domaine des droits humains, même si elles restent encore minoritaires au niveau professoral.
Je suis fière de pouvoir transcender des frontières linguistiques, en étant présente dans la partie francophone et germanophone de la Suisse, et à l’étranger, de pouvoir analyser des problèmes dans une perspective comparative et compte tenu du contexte social, historique et politique.
Découvrir de nouvelles cultures, l’histoire, la politique, la philosophie.
Il y en aurait toute une liste : Olympe de Gouges, Mary Wollstonecraft, Evelin Kempin-Spyri, Helen Keller, Annie Sullivan, Ella Maillart et Nelson Mandela.
The Long Walk to Freedom (Nelson Mandela) et Darkest Hour (Joe Wright).
Je n’ai jamais eu un modèle précis que j’ai voulu suivre et essaie plutôt de découvrir dans chaque personne que je rencontre des traits qui m’inspirent.
La balance (mais je pense en réalité que des personnes ne peuvent pas être représentées par des objets).
Rouge bordeaux
Faire le tour du monde avec ma famille.