Giulia D’Avenia

1991

Bijoutière-Joaillière, Lausanne

Situation professionnelle en 2019

"Ce qui me passionne, c’est l’incroyable faculté à inventer sans cesse de nouvelles pièces, des formes, des sculptures, des jeux de textures…"

Mon parcours

Je suis bijoutière-joaillière. Depuis 2012, j’ai ma marque, La Brutte.

Ce qui me passionne, c’est l’incroyable faculté à inventer sans cesse de nouvelles pièces, des formes, des sculptures, des jeux de textures… Le fait que les personnes qui portent les bijoux que je crée se les approprient et les porteront peut-être toute une vie. Le fait que le bijou les orne peut-être jusqu’à leur mort. Le fait que derrière l’ornement, la symbolique intime que cela comporte soit propre à chacun-e et permette d’accompagner une identité, de l’affirmer ou parfois de s’en défaire.

Mon parcours. Je suis originaire du Tessin, de Lugano. Je suis arrivée en Suisse romande à l’âge de 4 ans. J’ai donc grandi à Lausanne où j’ai effectué ma scolarité jusqu’à la première année de Gymnase. Et je travaille depuis l’âge de 14 ans. J’ai commencé comme vendeuse de pommes au marché de la Riponne. Ensuite, j’ai gardé une petite fille de 7 ans, parfois plusieurs jours de suite, j’avais 16 ans. Le week-end, je distribuais des flyers publicitaires dans la rue de Bourg. J’ai aussi fait aide de bureau pour une bijouterie à Lausanne, travaillé comme hôtesse sur des stands publicitaires et fait des sondages pour des marques de cigarettes. J’ai aussi travaillé quelque temps chez Denner comme auxiliaire et remplaçante. Ensuite, j’ai commencé mon apprentissage avec un deuxième job, comme barmaid au Loft Club le week-end. A la fin de mon apprentissage, je me suis mise à mon compte et travaillais la journée à l’établi et le soir au café des Artisans à Lausanne. De belles journées de 14 heures de travail, pendant environ 6 à 7 mois. Puis j’ai eu un poste dans une bijouterie, qui m’a permis de faire mon activité en tant qu’indépendante pendant mes journées libres. En 2017, l’occasion de posséder la bijouterie dans laquelle je travaillais déjà s’est présentée à moi et j’ai saisi cette occasion, pour tenter l’expérience.

Un bémol, des obstacles ? L’arnaque d’une fiduciaire et d’un ami proche. Le profit d’un patron et d’autres personnes qui m’ont employée. Lorsqu’on est dans le besoin, on se sent vulnérable et cela m’a trahie. Je n’avais pas confiance en moi, me laissais faire, vivais dans la peur. J’attendais qu’on me valorise.

Je suis fière de mes expériences, et de mon parcours de vie.

À la Proust

Cet encart vous est présenté dans sa langue d’origine
Au-delà de votre profession

Penser, lire et écrire.

Des personnes qui vous inspirent

Emil Cioran, Charles Bukowski, Gilles Lipovetsky, Noam Chomsky, Friedriech Nietzsche, Boltanski, côté écriture ; Michelle Lamy, Issey Miyake, Azzedine Alaïa, Bradley Soileau, côté mode. Puis Benoît Poelvoorde, Vincent Cassel, Christophe Rocancourt, Mohamed Ali, Ewan Mcgregor et George Kaiser, un ami.

Un livre & un film

Humain, trop Humain (Friedrich Nietszche), Chagrin d’amour (Frédéric Pajak), L’esthétisation du monde ou l’ère du vide (Gilles Lipovetsky), La société du spectacle (Guy Debord) et Where Horses go to die (Antony Hickling).

Un modèle

Narvalle, mon chien.

Un objet

Le scalpel

Une couleur

La couleur du feu

Un rêve

Avoir une cape d’invisibilité.