Maryse De Stefano

1965

Gérante d’une entreprise, Belfort

Situation professionnelle en 2019

"Le quotidien, c’est compliqué, gérer une entreprise, c’est compliqué, mais il y a un côté créatif : chaque chantier est une création."

Mon parcours

Je gère une entreprise familiale, De Stefano SARL, qui existe depuis plus de 27 ans dans le domaine du bâtiment. Nous sommes spécialistes dans les revêtements des sols et des murs.

Je suis passionnée par l’architecture moderne aussi mais surtout ancienne, et donc le patrimoine. Ce sont des projets coûteux pour notre clientèle. Ce qui donne envie, c’est d’apporter le conseil du bon choix au client. Construire ou rénover, c’est un investissement de toute une vie donc il est important d’être entouré de professionnels qui donnent de bons conseils. Le quotidien, c’est compliqué, gérer une entreprise, c’est compliqué, mais il y a un côté créatif : chaque chantier est une création.

Mon parcours. Je n’étais pas du tout destinée à rentrer dans le domaine du bâtiment parce que je trouvais que c’était un domaine qui manquait de rigueur, de sérieux. Puis, je ne voulais pas être constamment en déplacement, mais dîner ou déjeuner tous les jours avec mes enfants : passer au moins une ou deux heures par jour ensemble. Comme mes parents avaient une entreprise, au départ je voulais les aider. Mais je me suis dit que je ne resterai pas. Au fur et à mesure, j’ai voulu contribuer à améliorer certaines choses. Apporter mes compétences aux clients et clientes et les aider à faire le bon choix, c’est quelque chose qui m’a plu et qui me permettait d’être proche de mes enfants. Aujourd’hui, ils sont grands et partis de la maison, mais au moins on a eu cette intimité. Mes appuis ont été mes parents mais aussi la Fédération française des bâtiments qui a compris ma perception des choses qui n’est pas commune.

Un bémol, des obstacles ? Un très grand investissement et pas beaucoup de retours : on voudrait que ça progresse beaucoup plus vite. On est toujours obligé de reparler de l’excellence professionnelle, de la promotion des métiers, rien n’est acquis. C’est un peu usant. Et il y a peu de femmes dans mon domaine. Un souci, c’est peut-être la crédibilité. Ça reste un monde d’hommes, même si la mixité apporte beaucoup, c’est une façon de partager des points de vue différents. On est quand même dans un monde très misogyne, sans vouloir mettre tout le monde dans le même panier. Si vous arrivez au même niveau qu’un homme, c’est acceptable. Si vous arrivez au-dessus, les relations deviennent beaucoup plus compliquées. On peut vous accepter comme égale, mais on ne peut pas vous accepter comme supérieure.

Je suis fière de ma contribution dans le domaine, soit d’essayer de promouvoir les métiers manuels et les métiers du bâtiment dans un contexte très compliqué où l’on a tendance à faire l’inverse. Je trouve qu’au 20e et 21e siècle, on a dénigré les métiers manuels et notamment les métiers du bâtiment. Et même si c’est une goutte d’eau car on n’avance pas aussi vite qu’on le souhaiterait, ce sont de tout petits progrès.

À la Proust

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Au-delà de votre profession

La lecture, j’aime beaucoup l’histoire, l’art, la botanique.

Des personnes qui vous inspirent

Très bonne question. C’est compliqué car j’ai davantage vécu avec des hommes. Nelson Mandela : il n’a pas gardé de haine, de rancune, il était au-delà de toute la violence qu’il a subie.

Un livre & un film

Il y en a plusieurs. Le chemin vers la liberté (Nelson Mandela) et par exemple La dolce vita (Federico Fellini), mais je ne suis pas très cinéphile.

Un modèle

Pas dans le domaine professionnel, mais dans la manière de voir et de vivre : Nelson Mandela.

Un objet

Le baobab parce que c’est un arbre qui pousse très lentement, qui est très grand, qui peut vivre des centaines d’années et qui est très beau. On a l’impression quand on regarde un baobab qu’il nous regarde d’une certaine hauteur, qu’il devine le monde. C’est beau un baobab.

Une couleur

Le bleu