Patrycja Nowak-Sliwinska

Je suis professeure assistante en pharmacologie moléculaire. J’ai fait une formation en biochimie et je mène des recherches fondamentales et translationnelles en vue de concevoir des combinaisons de médicaments efficaces pour le traitement de troubles complexes, plus particulièrement le cancer.

Ma passion. Je suis curieuse et il y a tant à apprendre chaque jour. Le fait d’avoir un objectif majeur à atteindre – à savoir améliorer la thérapie du cancer grâce à de nouveaux résultats de recherche – me met au défi d’analyser et de réorganiser mes pensées. Je sais qu’il est important de rester fidèle à mes objectifs et de ne jamais abandonner. Je trouve cette façon de travailler extrêmement enrichissante ; chaque jour je fais un petit pas qui permet d’améliorer le traitement du cancer. Je suis très inspirée par les personnes avec qui je collabore, pour exceller dans la recherche il faut faire équipe.

Mon parcours. Au cours de mon doctorat en Pologne, j’ai eu l’occasion de venir en Suisse pour une recherche où j’ai rencontré le professeur Hubert van den Bergh qui m’a beaucoup aidée afin d’obtenir mon doctorat et développer mes idées de recherche. Le professeur Arjan W. Griffioen, mon mentor aux Pays-Bas, où j’ai effectué mon post-doc, a joué un rôle important en m’aidant à obtenir une subvention du Conseil européen de la recherche (CER). Les responsables de la Section des sciences pharmaceutiques de l’UNIGE ont cru en mon projet de recherche et ont proposé de m’accueillir. Mes parents, ma famille, mes mentors et ceux qui m’ont financée ont tous joué un rôle déterminant dans ma carrière.

Un bémol, des obstacles ? Parfois, je pense que concilier travail et vie de famille m’empêche de profiter des autres plaisirs, tels que le cinéma, le théâtre, la culture et le sport. Mais je suis convaincue qu’il y aura un moment, plus tard dans la vie, pour ces choses. Bien que la biomédecine soit très populaire chez les femmes, peu nombreuses sont celles qui ont des postes prestigieux à l’université ou dans l’industrie. C’est plus difficile pour les femmes, mais je suis déterminée à ne pas être conditionnée par ça.

J’ai récemment reçu l’une des subventions les plus prestigieuses de l’UE, soit un ERC Starting Grant.

Je suis fière de pouvoir travailler sur un projet visant à concevoir des médicaments efficaces pour le traitement du cancer. Le projet utilise des outils mathématiques pour trouver les conditions optimales dans les grands espaces de recherche. Il est difficile de trouver une combinaison optimale de médicaments en raison du grand nombre de possibilités. En travaillant avec d’autres chercheurs et chercheuses, j’ai pu appliquer cette technologie à mes recherches. L’idée m’est venue lorsque je n’avais pas de poste stable ni de financement adéquat. J’ai pas mal sué pour trouver comment la faire fonctionner. De plus, le financement et l’institution appropriée me manquaient. Je suis extrêmement heureuse d’avoir trouvé un hébergement à la Faculté des sciences pharmaceutiques de l’Université de Genève et un financement pour mon idée de recherche par l’intermédiaire du ERC. Cela m’a permis de former mon équipe de recherche, ce qui m’a vraiment aidée à mettre en place le projet. Le parcours n’a pas toujours été facile, mais je suis vraiment reconnaissante que mon travail acharné ait porté ses fruits et aidera bientôt les patient-e-s. Fixer des objectifs peut être très productif. Je suis tout aussi fière d’avoir réussi à réaliser tout cela et à élever trois enfants formidables, âgés maintenant de 2, 10 et 14 ans.